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Compte-rendu des 5e rencontres académiques du musée Grimm

Compte-rendu des 5e rencontres académiques du musée Grimm

Fünftes Kasseler Akademie-Gespräch

Colloque « Probleme der historisch-kritischen Ausgabe und der fremdsprachigen Übersetzung der „Kinder- und Hausmärchen“ der Brüder Grimm »

Kassel, 12 et 13 décembre 2008.

 

Le colloque, qui s’est déroulé au sein même du musée, dans une des salles d’exposition réquisitionnée pour l’occasion, s’organisait en deux demi-journées.

La première était consacrée à une discussion, ponctuée par les interventions de Bernhard Lauer et d’Alfred Messerli, qui concernait les problèmes épistémologiques et matériels liés au projet d’une nouvelle édition critique des KHM en Allemagne. À l’heure actuelle, il n’existe en effet pas d’édition critique qui réunirait de manière exhaustive l’ensemble des versions des différents contes : l’édition Reclam établie par Rölleke fait référence, mais n’est fondée que sur la dernière édition du vivant des Grimm, la plus complète, celle de 1857 (avec le volume de notes de 1856). Le but de cette nouvelle édition serait de présenter l’évolution du corpus des KHM du vivant des Grimm, en établissant l’ensemble des variantes des textes, du manuscrit où les deux frères ont noté leurs premiers récits à partir de 1808 à la septième édition publiée en 1857. Pendant cinquante ans, les deux frères n’ont cessé d’augmenter et de remanier leur collection, mais aucun travail philologique de grande ampleur n’a été fait pour montrer cette évolution des textes : le travail a été fait pour certains textes isolés, et certaines modifications majeures ont été signalées dans des études ponctuelles. L’ambition d’une telle édition, destinée à combler un manque éditorial, permettrait également de célébrer dignement le jubilé, en 2012, de la première publication des contes des deux savants allemands. Cette édition serait accompagnée d’une publication internet qui permettrait de mettre en évidence des éléments secondaires, comme par exemple les sources littéraires des Grimm (Perrault, Basile, etc.) afin de ne pas surcharger la version papier. Un rapide panorama des versions des contes de Grimm disponibles sur internet, établi par Daniel Stein, a d’ailleurs montré l’insuffisance ou la partialité des choix éditoriaux : la plupart du temps, n’est jamais indiquée quelle est la version utilisée. Comme si les « contes de Grimm » étaient nés de nulle part, et avaient tout de suite adopté une forme définitive et stable.

La seconde demi-journée, le samedi matin, avait pour but de présenter les différents enjeux et problèmes liés à la traduction des contes. Une première conférence théorique de Bernhard Weisgerber a essayé de cerner les différents problèmes liés à la traduction des contes : passage d’un système linguistique à un autre, absence d’équivalents, ou au contraire polysémie de la langue seconde, mais aussi problèmes de syntaxe, de traduction des noms propres et des dialectes. Par ailleurs, le problème se pose toujours, en lien avec ce qui a été décrit pendant la première partie du colloque, de l’identité du texte de départ : quelle version prendre, celle de 1857 ou bien une autre ? Ensuite, Natacha Fertin a présenté la nouvelle traduction française, intégrale et scientifique, à paraître chez José Corti en mai 2009, et les différents principes qu’elle a adoptés au cours de sa traduction. François Fièvre, de son côté, a fait le point sur l’histoire de l’édition anglaise des contes au XIXe siècle, soulignant les enjeux commerciaux, littéraires, mais aussi artistiques (les éditions anglaises étant le plus souvent illustrées) de la réception des contes dans l’Angleterre de cette époque. Enfin, Lu Xia a fait un rapide point sur les premières traductions chinoises des KHM, qui apparaissent au tournant des XIXe et XXe siècles, à un moment où s’opère la distinction entre chinois classique et chinois courant, et dans une ère géographique où la distance culturelle par rapport à l’Allemagne nécessite davantage d’efforts d’adaptation ou de clarification de la part du traducteur.

Le colloque s’est terminé sur une réunion du conseil scientifique de la Brüder Grimm Gesellschaft, qui a dessiné les projets futurs de l’association, que ce soit en terme de journées d’études ou de publications.

Compte-rendu par François Fièvre des Ombres vertes


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